Assistant dentaire niveau II
Le statut d’assistant(e) dentaire de niveau II, assistant(e) plus qualifié, a été créé pour assister les chirurgiens-dentistes dans davantage d’actes et ainsi améliorer l’accès aux soins.
Les commissions mixtes paritaires du Sénat et l’Assemblée nationale ont définitivement adopté successivement, les 9 et 10 mai, la proposition de loi sur « l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé ».
Publiée au Journal officiel du 20 mai 2023, elle fixe le cadre juridique qui va permettre de construire la profession d’assistant(e) dentaire de niveau II (AD2). Les modalités et l’application seront fixées par décret.
Quelle différence avec les assistant(e)s dentaires de niveau I ?
Le statut ouvre la possibilité aux Assistant(e)s de niveau II d’effectuer davantage d’actes pour assister le Chirurgien-Dentiste.
À la différence de l’assistant(e) dentaire de niveau I, l’ AD2 pourra effectuer des tâches en bouche. Il/Elle aura besoin d’un fauteuil dédié.
L’ AD2 ne sera pas nécessairement employé(e) à temps plein, mais pourra travailler à temps partiel, ce qui lui permettra d’exercer dans plusieurs cabinets dentaires. Cependant, dans les cabinets avec plusieurs praticiens, un emploi à temps plein pourrait être nécessaire.
Les assistant(e)s dentaires de niveau I et niveau II pourront ainsi mener deux activités différentes au sein d’un même cabinet.
Quels actes pourra-t-il/elle effectuer ?
Le chirurgien-dentiste pourra déléguer à l’assistant(e) dentaire de niveau II, certains actes de prophylaxie, tels que le détartrage, les scellements de sillons et la pose de vernis fluorés.
Les tâches de ce nouveau métier comprendront également la participation aux activités de prévention et d’éducation pour la santé bucco-dentaire, ainsi que la contribution aux actes d’imagerie diagnostique, aux soins orthodontiques et aux soins post-chirurgicaux.
Ces actes seront précisés par décret en Conseil d’État après consultations des Académies nationales d’odontologie et de médecine.
Quelle responsabilité aura-t-il/elle ?
Le nouveau métier d’ AD2 implique qu’il/elle travaillera sous la supervision et la responsabilité d’un praticien au sein du cabinet dentaire.
Il s’agira d’une délégation de tâches et non d’une substitution.
Le nombre d’assistants dentaires de niveau II ne pourra, sur un même lieu, excéder le nombre de chirurgiens-dentistes ou de médecins exerçant dans le champ de la chirurgie dentaire effectivement présents. Ce afin d’éviter la création de structures dédiées uniquement à des actes correspondant aux attributions des AD2.
L’AD2 ne pourra exercer qu’en qualité de salarié de la structure. Les honoraires reviennent de ce fait au cabinet dentaire.
Quelle formation aura-t-il/elle ?
Ce statut d’Assistant(e) de niveau II sera subordonné à l’obtention préalable d’un titre de formation, dont les modalités et le contenu seront fixés par arrêté, après discussion avec le Conseil de l’Ordre et les autres acteurs.
Concrètement, avant de prétendre au niveau II, il/elle devra d’abord être titulaire d’un diplôme de niveau I et avoir un certain nombre d’années de pratique.
Quel intérêt pour le Chirurgien-Dentiste ?
Ce personnel autrement qualifié permettra de « déblayer » le terrain pour le praticien. En réalisant l’ensemble du travail de routine indispensable et nécessaire, il permettra au chirurgien-dentiste de se libérer du temps médical et de ne plus être embolisé comme il l’est actuellement.
De facto, la création de l’AD2 participera à résoudre la problématique des déserts médicaux, en diminuant la surcharge des praticiens dans ces zones-là.
…Et pour les patients ?
L’intervention de l’assistant(e) dentaire de niveau II permettra d’améliorer l’accès aux soins dentaires pour les patients, en réduisant les délais d’attente pour les rendez-vous.
Dans les pays où ce métier existe déjà, il a systématiquement été constaté une meilleure prise en charge des patients.