Les modes de transmission

Les infections à Papillomavirus humains (HPV) se transmettent lors des rapports sexuels et / ou des contacts intimes de peau à peau. Environ 8 personnes sur 10 sont exposées à ces virus au cours de leur vie et dans 60% des cas, l’infection a lieu au début de la vie sexuelle.

Même si le tabac et l’alcool restent de loin les facteurs de risque essentiels des cancers buccaux, la progression des cancers dus au HPV, et notamment au papillomavirus de type 16, est exponentielle.

Le HPV se transmet lors de rapports sexuels oraux. D’origine génitale, le papillomavirus s’introduit dans la bouche lors d’une fellation ou d’un cunnilingus.

Lors des rapports oraux-génitaux, certains gestes de prévention essentiels sont recommandés pour limiter une infection HPV  :

• Utiliser la digue dentaire, le préservatif (protège dans une moindre mesure),
• Veiller à une bonne santé gingivale,
• Prendre soin de sa santé bucco-dentaire afin de pallier le passage des germes par les gencives et garantir une bonne santé gingivale.

Les risques de cancers

Il existe près de 200 types de HPV dont 12 sont cancérigènes. Ces virus sont responsables chez la femme comme chez l’homme de verrues anogénitales, de papillomatoses respiratoires récurrentes, de lésions buccales, de lésions pré-cancéreuses et de cancers.

Ces infections à HPV peuvent évoluer vers un cancer (col de l’utérus, vagin, vulve, anus, pénis, sphère ORL).

En tout, 6 400 cancers sont liés chaque année aux virus HPV dont un sur quatre chez les hommes et 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année.

Les cancers ORL sont la 4ème cause de cancers en France, avec environ 14 000 nouveaux cas par an.

Les HPV sont Identifiés comme cause de certains cancers de la cavité buccale et de l’oropharynx en particulier ceux de la base de la langue et des amygdales

Plus de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes, soit 1800 nouveaux cas de cancer par an (cancers buccaux, du pénis, de l’anus…)

100 % des cancers du col de l’utérus sont dus aux infections liées aux HPV. En France, environ 1 000 femmes en décèdent.

La stratégie vaccinale

Le vaccin contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) est recommandé depuis 2007, pour les jeunes filles de 11 à 14 ans, et pour les jeunes garçons depuis 2021.

Bien qu’en progression de +13 points en 2019, la couverture vaccinale contre les HPV sur tout le territoire se révèle largement insuffisante : 37% pour les filles et 9% pour les garçons.

Source HAS

Pour atteindre l’objectif de 80% de couverture vaccinale d’ici 2030,  fixé par la stratégie décennale de lutte contre le cancer, à l’instar de plusieurs pays comme la Suède, l’Australie ou le Royaume-Uni, le gouvernement a décidé de mettre en place la vaccination gratuite contre les HPV au sein des établissements scolaires dès la rentrée 2023-2024. Ce vaccin sera proposé aux filles comme aux garçons.

En Occitanie, ce sont près de 70 000 collégiens de 5ème qui sont concernés : 34 437 élèves de 5^ème pour l’académie de Montpellier et 35 555 élèves de 5^ème pour celle de Toulouse.

La campagne de vaccination est totalement prise en charge en milieu scolaire. Son calendrier est le suivant :

• Dès le mois de juin, les parents d’élèves des classes de 6ème ont reçu un premier courrier d’information de l’Education Nationale.
• En septembre et octobre, déploiement de la Campagne nationale d’information sur la vaccination contre les infections HPV avec information des parents/adolescents des collèges, recueil des autorisations parentales, établissement des plannings d’intervention dans les collèges.
• À partir du 6 novembre, se dérouleront les journées de vaccination HPV dans les collèges pour l’administration de la 1ère dose de vaccin.
• Lors de la mi-Mai, la seconde dose sera administrée dans les collèges.
• À l’été 2024, la première évaluation/bilan de la campagne de vaccination 2023-2024 sera menée par le ministère de la Santé et l’ARS.

Le rôle clef du chirurgien-dentiste

Le chirurgien-dentiste, professionnel de santé et médecin de la bouche joue un rôle primordial dans la prévention et le dépistage des cancers de la cavité buccale. Généralement très proche de ses patients, il peut informer et inciter les parents de leurs jeunes patients à faire vacciner leur enfant, fille ou garçon.

Il assure également lors des consultations le dépistage de certaines pathologies graves comme le cancer de la cavité bucco-orale. Il peut alors alerter les patients et les sensibiliser aux principaux facteurs de risque que représente le HPV.

♥  Pour vous permettre d’aborder le sujet plus facilement avec vos patients, l’URPS vous propose une affiche destinée à votre patientèle (à télécharger) et un récapitulatif Questions/Réponses pour gérer les interrogations de vos patients (à télécharger).