Bernard Briatte, l’interview bilan du Président sortant de l’URPS
Le Docteur Bernard Briatte, l’actuel Président de l‘URPS arrive au terme de son mandat. Après cinq années passées à sa tête, il passera les rênes de l’URPS à une nouvelle équipe en juin prochain. Quel bilan fait-il de sa mandature ?
Que fait l’URPS au quotidien pour les chirurgiens-dentistes ?
La cotisation des praticiens à l’URPS étant obligatoire, nous tentons de rendre aux praticiens le maximum possible.
L’URPS est une organisation au service des libéraux ! Elle se compose de 18 membres élus, chirurgiens-dentistes de toute la région Occitanie, qui accompagnent et représentent les 4.000 praticiens répartis sur les 13 départements.
Nous portons la voix des libéraux auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour définir au mieux l’organisation et la distribution des soins en région.
Nous servons de relais aux informations qui concernent l’exercice libéral des chirurgiens-dentistes.
Nous accompagnons l’évolution des pratiques professionnelles, par le biais de formations et de participation au programme de e-santé.
Quelle est la réalisation majeure, le projet dont vous êtes le plus fier ?
Sans aucun doute, la formation continue.
Elle tire la profession vers le haut. Tous les praticiens qui ont bénéficié de la formation « MEOPA » intégralement prise en charge par l’URPS en ont été très satisfaits.
Les aides apportées, tous les ans, aux organismes de formation continue généraliste ont permis d’élever le niveau des prestations.
Les travaux pratiques peuvent coûter cher en matériel. Les subventions de l’URPS ont permis à un maximum de praticiens d’y avoir accès.
Pourquoi l’URPS est-elle si importante pour moi chirurgien-dentiste ?
C’est l’organisme « interface » entre la gouvernance régionale de la santé (ARS) et les professionnels libéraux qui « produisent » de la santé bucco-dentaire.
Les chirurgiens-dentistes, bien qu’indépendants, évoluent au sein de la famille médicale. Il est indispensable d’avoir un lieu où confronter nos idées, nos particularismes, nos points communs avec les autres professionnels de santé et donc les autres URPS.
Il est aussi incontestable que les projets gouvernementaux, d’où qu’ils viennent, sont souvent imaginés par des administratifs purs et durs. La présence des libéraux permet de remettre à certains les pieds sur terre. Elle permet de faire entendre sa voix dans l’évolution du système de santé.
En étant le relais des chirurgiens-dentistes auprès de l’ARS, nous participons au projet régional de santé, document socle qui fixe les grandes orientations stratégiques de la politique de santé à déployer sur le territoire pour 5 ans. Il est donc fondamental que nous y soyons.
Ainsi l’URPS contribue, entre autres, à organiser l’exercice professionnel (permanence et continuité des soins) et à aménager l’offre de soin sur le territoire, tout en défendant bien sûr la profession.
Avez-vous, concernant d’autres projets que vous n’êtes pas parvenu à faire aboutir, des frustrations ?
Je regrette que l’ARS Occitanie soit aussi « hospitalo médico centrée ». Nous avons eu beaucoup de mal à « exister ». Mais ce n’est manifestement et malheureusement que le reflet d’un comportement général à l’échelle du pays. Il suffit de voir combien et comment notre profession a été « oubliée » lors de la crise Covid de 2020 ou en ce qui concerne les vaccinations en 2021.
Que souhaitez-vous que l’on retienne de votre présidence ?
L’aide apportée à nos confrères pendant la crise Covid.
En recherchant et en achetant des équipements de protection individuelle (EPI), l’URPS a permis que les gardes soient assurées en toute sécurité dans toute la région et que les praticiens puissent reprendre leur activité dès le déconfinement. Ces actions furent menées avec enthousiasme et confraternité entre la plupart des membres de l’URPS Occitanie.
Toute mon action a été guidée par la volonté d’améliorer et de valoriser l’exercice libéral. L’URPS est et doit rester le porte-parole et le défenseur de la profession.
Quels seront d’après vous les grands dossiers que la profession aura à gérer ?
La démographie, si les tutelles admettent, enfin, de prendre en compte les entrants à diplômes non français au lieu de s’arque-bouter sur un numerus clausus contourné de toutes parts.
C’est le dossier où peuvent s’exprimer des particularismes régionaux et où l’URPS, pilotée par des confrères au fait des dossiers, peut apporter beaucoup à notre profession.
Ce dossier est lié à celui des CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé). C’est en effet une volonté forte du gouvernement exprimée dans le plan « ma santé 2022 », lancé en 2018.
Afin que l’ARS ne décide à notre place, il faudra anticiper pour prendre la main sur le maillage territorial et l’organisation autour du parcours de soins de nos patients.
Docteur Bernard Briatte
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